Ce qui s’est passé avant :
Les ouvriers gagnaient peu d’argent, travaillaient de longues heures et survivaient avec peine. Alors, ils s’organisèrent…
Bild: Borsigs Eisengießerei (Archiv Gothaer Tivoli)
Les temps difficiles
A partir de la fondation de l’Empire allemand en 1871, tous les courants du mouvement ouvrier ont été soumis à la persécution. Le chancelier Otto von Bismarck a réprimé le mouvement ouvrier qui voulait changer les conditions sociales.
En 1873, une crise économique a commencé à sévir, aggravant la détresse des ouvriers et ouvrières.
Bild: Berliner Proletarierwohnung Mitte 19. Jh. (Archiv Gothaer Tivoli)
Il existait deux tendances du mouvement ouvrier :
SDAP
- Le Parti ouvrier social-démocrate (SDAP, Sozialdemokratische Arbeiterpartei)
- fondé en 1869 à Eisenach
- Présidents Wilhelm Liebknecht et August Bebel
- Objectifs : Création d’un État populaire libre, dépassement des rapports de production existants, réalisation des idéaux socialistes par la coopération internationale.
Pourquoi choisir Gotha comme lieu du congrès de l’unification ?
La ville de Gotha était située centralement. De plus, le droit d’association et de réunion était plus libéral et permettait, contrairement à la Prusse, la liberté d’expression dans un certain cadre.
Bild: Das Gothaer Tivoli um 1900 (Archiv Gothaer Tivoli)
Le Congrès de l’unification
Du 22 au 27 mai 1875, 74 délégués du ADAV et 56 délégués de la SDAP se sont réunis dans la salle du Tivoli de Gotha et ont fondé le Parti ouvrier socialiste d’Allemagne (SAP), qui deviendra plus tard la SPD.
15.322 membres du ADAV et 9.121 membres de la SDAP représentent un total de 24.443 membres de la nouvelle SAP.
Le programme commun –
Le programme de Gotha
Le Parti socialiste
ouvrier allemand (SAP)
a donc demandé :
1.
L’extension des droits et des libertés politiques.
Bild: Banner der Humanität (LATh-StA Gotha: Regierung Erfurt Nr. 493)
2.
Un impôt progressif sur le revenu plutôt que des impôts indirects qui grèvent le peuple.
Bild: Ausschnitt aus einem Flugblatt (Stadtarchiv Gotha 8.9.1-1605)
3.
Un droit d’association illimité. Les syndicats sont légaux (« Nous demandons le droit de faire grève »).
Bild von Niek Verlaan auf Pixabay
4.
Journée de travail normale, interdiction du travail du dimanche.
Bild: „8 Stunden Arbeit, 8 Stunden Muse, 8 Stunden Schlaf“ (LATh-StA Gotha, Regierung Erfurt Nr. 498)
5.
Interdiction du travail des enfants et de tout travail des femmes préjudiciable à la santé et à la moralité.
Bild: Kinderarbeit (Archiv Gothaer Tivoli)
6.
Des lois de protection de la vie et de la santé des ouvriers, amélioration des logements ouvriers. Surveillance des mines, des usines, des ateliers et de l’industrie domestique par des fonctionnaires élus par les ouvriers. Loi sur la responsabilité civile.
Bild: Gothaer Waggonfabrik (Sammlung Matthias Wenzel)
7.
Réglementation du travail en prison.
Bild: Gefängnisinsassen (LATh-StA Gotha, Staatsanwaltschaft Gotha Nr. 79, Nr. 15)
8.
Autonomie complète pour toutes les caisses de travail et de sécurité sociale.
Bild: Statut der Unterstützungskasse der Schuhmacher (Stadtarchiv Gotha: 1.1/12390, Bl. 30)
La critique du programme de Gotha par Karl Marx
appelée « Gloses marginales sur le programme du Parti ouvrier allemand »
En avril-mai 1875, Karl Marx écrivait la critique du programme de Gotha, publiée pour la première fois en 1891 dans le journal théorique « Die Neue Zeit ».
« Ce n’était pas du tout un plaisir pour moi d’écrire un si long torchon. Mais c’était nécessaire pour éviter que les démarches enterprises plus tard soient mal interprétées par les amis du parti auxquels cette communication est destinée ».
et plus loin…
« Par ailleurs, il est de mon devoir de ne pas reconnaître, même par un silence diplomatique, un programme que je considère comme tout à fait condamnable et démoralisant pour le parti ».
(Marx dans une lettre à Wilhelm Bracke le 5 mai 1875)
Marx pensait que l’union des ouvriers était acquise à un prix trop élevé, que le programme ne valait rien et qu’en reprenant trop d’idées de Lassalle, le mouvement ouvrier perdrait de son élan.
La critique de Marx, p. ex.
Le travail n’est pas la source de toute richesse (comme le prétend le programme). La nature l’est également. Si le travail seul est mentionné, on ne voit pas que le propriétaire des matières premières (l’entrepreneur) rend les travailleurs dépendants et que ceux-ci ne peuvent donc travailler qu’avec sa permission. Ils ne peuvent donc gagner des richesses que dans la mesure où l’entrepreneur les laisse faire.
La loi d’airain des salaires de Lassalle – le salaire s’établit toujours au niveau du minimum vital. Si le salaire dépasse ce niveau, il y a plus d’ouvriers, donc le salaire diminue à nouveau. S’il y a moins de salaire, il y a aussi moins d’ouvriers, donc le salaire augmentera à nouveau. Solution selon Lassalle : changements dans le parlement, donc extension du droit de vote et majorité pour les ouvriers
Critique de Marx : tout ça, c’est du n’importe quoi, l’amélioration de la situation des ouvriers passe par la lutte des syndicats – GREVE.
Selon Marx, une réorganisation de la société n’est pas possible sans lutte ni révolution.
Résumé
Le Congrès de l’Unification de Gotha en 1875 a établi les bases de l’unification des forces du mouvement ouvrier, permettant à ce dernier de devenir un mouvement de masse et d’améliorer ainsi la situation des ouvriers en Allemagne.
Ce n’est qu’ainsi que les salaires ont pu grandir, que l’assurance maladie et accident a été introduite en 1883/84 et l’assurance vieillesse et invalidité en 1889.